Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Albert Savarus

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac

Ier volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

 
Scènes de la vie privée
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       Albert Savarus

 

ALBERT SAVARUS

 

 

Nouvelle publiée en feuilleton dans le journal Le Siècle en juin 1842.

 

 

Analyse de l’oeuvre

Albert Savarus écrit en février-mai 1842 transpose l’histoire vécue par Honoré de Balzac à savoir la violente déception provoquée par la lettre de Madame Hanska reçue le 22 février 1842, qui lui annonçait la mort de son mari, le comte Hanski et la fin de la liaison qu’ils avaient ensemble depuis 9 ans. Balzac fut bouleversé, il voyait sombrer en même temps que ce grand amour un mariage illustre, une fortune considérable, un avenir éclatant qu’il s’était promis de cette union, enfin la revanche que la vie lui devait.

La transposition consiste en l’histoire d’un jeune avocat inconnu de tous qui vient s’installer à Besançon et à qui tout réussit : travailleur infatigable, grand avenir, futur député, futur ministre. Dans son passé un grand amour caché, impossible qui remplit toute sa vie pour une femme très belle, très noble, très riche qui n’est pas libre. Son ambition, ses immenses travaux à Besançon n’ont qu’un but : attendre, pouvoir, quand elle sera libre, se présenter à elle riche, célèbre. Il touche au but. L’amour mutuel va être récompensé. Un stratagème, des lettres subtilisées, provoquent un malentendu dramatique, une décision irréparable. L’amant brisé par le désespoir, abandonne tout, l’avenir, la célébrité qui lui était promise, il s’enferme à la Grande Chartreuse. On n’entendra plus jamais parler de lui.

Rosalie de Watteville, fille unique d’une famille de vieille noblesse, élevée par une mère bigote, dure, autoritaire effaçant un mari nul, faible et sans caractère se montre une jeune fille silencieuse en apparence docile, penchée sur son ouvrage, impénétrable. Elle aperçoit Albert Savarus, il lui plaît, elle invente un plan. Il y a en elle la volonté froide, cynique, intransigeante dont la personnalité ne recule devant rien. Elle invente de détourner les lettres qu’Albert Savarus reçoit de l’étranger (de son amoureuse), comprend tout, décide, elle, petite fille recluse qui n’a que de la volonté et de l’esprit d’intrigue, de brouiller les deux amants pour amener à ses genoux l’homme qu’elle s’est choisi. Le travail effrayant, l’idée fixe que son imagination a généré en elle lui fait commettre un crime de mineure, dans lequel il y a à la fois de la perversité et de l’inconscience. Après la catastrophe, la vie lui inflige un châtiment, elle est victime d’un accident dans lequel elle se retrouve défigurée et infirme.

Imitant parfaitement l’écriture d’Albert, Rosalie ayant substitué les lettres d’Albert à la Duchesse Francesca d’Argaiolo avait répondu à la nouvelle de la mort du duc d’Argaiolo par la nouvelle du prochain mariage d’Albert avec elle, Rosalie.

Les crimes purement moraux et qui ne laissent aucune prise à la justice humaine, sont les plus infâmes, les plus odieux. De tous les crimes secrets ensevelis dans les mystères de la vie privée, un des plus déshonorants est celui de lire subrepticement une lettre qui ne nous est pas destinée. Toute personne, quelle qu’elle soit, poussée par quelque raison que ce soit, qui se permet cet acte, a fait une tache ineffaçable à sa probité.

Paris, mai 1842

Source analyse : Préface recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine (tome III) publié par France Loisirs 1985 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac.

Histoire

La baronne de Watteville, dominatrice et mondaine, tient à Besançon l’un des salons les plus courus. Encore séduisante, elle écrase un mari falot et sa fille Rosalie à laquelle elle prépare un brillant mariage avec Amédée de Soulas qui est en admiration devant la mère. Mais Rosalie a d’autres visées, depuis que dans la ville s’est installé un avocat, Savaron de Savarus dont la personnalité mystérieuse intrigue la jeune fille. Elle aime en secret cet homme ambitieux qui prépare sa carrière politique. Mais Savarus a l’imprudence de publier un texte, une nouvelle dans la mode de l’époque, où il décrit les aventures amoureuses d’un homme avec une princesse. Il n’est pas difficile de deviner que ce texte est autobiographique. Rosalie en conçoit un vif dépit, puis une jalousie rageuse lorsqu’elle s’aperçoit que la princesse existe vraiment.

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Par une machination diabolique, elle intercepte la correspondance de l’avocat et elle fabrique des lettres faisant croire à la princesse que Savarus, absorbé par sa campagne électorale, ne ressent plus aucun amour pour elle. Du coup, la princesse devenue veuve, se remarie. Et, au moment où la campagne électorale commence vraiment, où Savarus devrait se montrer le plus actif, fou de chagrin d’avoir perdu sa princesse, il disparaît de Besançon. Il se retire dans le couvent de la Grande Chartreuse. Rosalie ne pourra pas savourer sa victoire car, à la mort de son père, sa mère se remarie avec Amédée de Soulas, prétendant que la jeune fille avait refusé. Il ne lui reste plus, à son tour, qu’à quitter Besançon et à se retirer dans une propriété éloignée de la ville.

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Rosalie, dans un autre registre, fait partie des manipulatrices du même type que La Cousine Bette . Comme elle, d’ailleurs, elle va se perdre elle-même dans ses manigances. Prise à son propre piège, Rosalie connaît une fin aussi triste que celle d’Elisabeth Fischer.

Source histoire : Wikipédia

Généalogie des personnages

Watteville : (baron de) Suisse établi à Besançon, mort en 1836. Epouse Clotilde-Louise du Rupt, née en 1799. D’où une fille Rosalie née en 1817. Veuve, Clotilde de Watteville épouse Amédée de Soulas.

Savaron de Savarus : Famille noble des Flandres représentée par : Une demoiselle qui vit dans le Brabant, un vieux comte.

Albert Savarus, né en 1799, est probablement le fils naturel du comte. Il est d’abord avocat, puis se reconvertira dans la religion en prenant l’habit de moine.

Amédée de Soulas : Comte né en 1809 et habitant Besançon. Il épouse en 1837, Clotilde du Rupt, veuve Watteville.

Source généalogie des personnages : Félicien Marceau « Balzac et son monde » – Gallimard

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