Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Etude de femme

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac IIe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie privée

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           Comtesse de Listomère

  AUTRE ETUDE DE FEMME  

Analyse de l’oeuvre La courte nouvelle qui porte ce titre d’ Etude de femme, que Balzac voulut reprendre plus tard pour son recueil de nouvelles, avait paru en février 1830 dans un luxueux mensuel, La Mode, où les  » toilettes  » élégantes représentées en couleurs par Devéria, étaient traditionnellement accompagnées de  » scènes  » spirituelles signées de noms connus. Dans ces  » pochades  » écrites pour les revues féminines, les auteurs se bornaient généralement à décrire avec délicatesse quelques situations de la vie mondaine. Les noms des personnages étaient souvent remplacés par des astérisques pour faire croire à des anecdotes indiscrètes. Ce fut le cas pour Etude de femme : les noms des personnages de La Comédie Humaine qu’on peut lire aujourd’hui ont été attribués plus tard par Balzac pour rattacher ce récit à l’ensemble de son oeuvre. C’est donc seulement par hasard que ce conte fait partie de  » ces études de femmes  » que Balzac conçut plus tard, qui finalement ne parurent jamais et furent annexées au recueil des Scènes de la vie privée. Un seul trait est à retenir dans ce bref récit : c’est un croquis ironique de ces jeunes parisiennes très pieuses de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin que le « redressement moral » de la Restauration avait mises à la mode à la veille de la Révolution de 1830.

L’histoire L’avant-propos décrit les usages du grand monde. Félicité des Touches a d’abord organisé, comme il se doit, un  » raout « , où le beau monde vient pour se montrer, bavarder, et paraître. Ensuite, vers onze heures, l’usage chez les beaux esprits veut que l’on soupe entre soi et que l’on parle sans gêne. La marquise de Listomère, jeune femme élevée dans l’esprit de la Restauration a ses principes ; elle communie, elle fait observance des jeûnes recommandés par sa religion, va très parée au bal et à l’Opéra. Toujours en règle avec l’église et avec le monde, elle offre une image du temps présent. Mariée au marquis de Listomère, député et « votant bien », il passe pour un excellent mari. Pour une femme à principes il était difficile de tomber en de meilleures mains. Ayant dansé à l’occasion d’un bal avec Eugène de Rastignac, jeune homme charmant, étourdi, plein de grâce et d’originalité. Osé par une confiance exacerbée et l’arrogance que donne la jeunesse, il avait plus d’une fois regardé la marquise de manière à l’embarrasser, la quitter et ne plus lui adresser la parole de toute la soirée. Victime de son étourderie, il libella par erreur au nom de la marquise de Listomère la lettre écrite pour sa maîtresse Madame de Nucingen. A la lecture de la lettre, la marquise pensant à une impertinence prit la résolution formelle de condamner sa porte à Rastignac. Première faute de jeunesse : Eugène trouva plaisant de faire rire Madame de Listomère de la méprise qui l’avait rendue maîtresse d’une lettre d’amour qui n’était pas pour elle. Sa deuxième faute fut d’aller chez Madame de Listomère pour s’excuser de cette erreur quatre jours après l’aventure. Introduit chez la marquise par le marquis de Listomère lui-même (ignorant tout de la situation), Rastignac se fait son propre avocat auprès de celle qu’il a outragée. Finalement envieuse de l’amour de Rastignac pour Madame de Nucingen, Madame de Listomère refusera de voir la vérité, ridiculisera et raillera le pauvre Rastignac. Ce n’est que quelques jours plus tard que la marquise obtiendra les preuves irrécusables de la véracité d’Eugène. Confondue, son orgueil mis à l’épreuve, la marquise n’osa plus se montrer les semaines suivantes dans le monde prétextant une gastrite. En fait si Madame de Listomère s’assigne à résidence c’est qu’elle est la proie d’une petite crise nerveuse.

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       Eugène de              Rastignac

Paris, février 1830

Généalogie des personnages Listomère (de) : Famille noble de Touraine représentée par différentes personnes, dont Balzac ne précise pas les liens de parenté : Une vieille marquise de Listomère, née Grandlieu, a un fils « homme grave » qui épouse sa cousine, une Vandenesse, sœur de Charles et de Félix ; Une Listomère qui épouse un Vandenesse  d’où Charles, Félix et la Vandenesse sus-citée ; Une vieille comtesse de Listomère-Landon, qui vit à Tours et y meurt en 1814. Balzac a-t-il oublié qu’elle est morte ou s’agit-il d’une autre ? Toujours est-il que nous retrouvons une « vieille comtesse de Listomère, en 1839 ; Une vieille baronne de Listomère, qui vit à Tours également où elle meurt en 1826 ; Un baron de Listomère, neveu de la précédente ; Une demoiselle de Listomère. Rastignac (de) : Famille noble de l’Angoumois, représentée par un baron de Rastignac qui vit près d’Angoulême. Le nom de son épouse nous est inconnu. De cette union est né en 1798 : Eugène, étudiant puis ministre et comte. Il épouse en 1838, Augusta de Nucingen ; Laure-Rose née en 1801 ; Agathe née en 1802 ; Toutes les deux se marient, l’une (Laure ou Agathe) avec Martial de la Roche-Hugon, l’autre l’on ne sait pas ; Gabriel, né en 1804, abbé puis évêque. Henri ; Il faut en outre citer une grand-tante d’Eugène (à identifier peut-être avec Mme de Marcillac) et un vice-amiral, grand-oncle d’Eugène, qui épouse une Marcillac et dont une fille épouse le maréchal de Clarimbault. Nucingen (de) : Baron Frédéric de Nucingen, banquier né vers 1763, épouse Delphine Goriot, née en 1792, d’où une fille Augusta qui épouse Eugène de Rastignac.

1) Source analyse/histoire : Préface (tome III) recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine publié par France Loisirs 1985 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré Balzac.

2) Source généalogie des personnages: Félicien Marceau « Balzac et son monde » Gallimard.

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