Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Ursule Mirouët

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac Ve volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie de province Picture 1  

URSULE MIROUËT – publié en 1841      

Analyse de l’0euvre Comme pour les Scènes de la vie privée, cette série comprend quatre tomes dans la division générale des études de mœurs au XIXème siècle. Ces quatre tomes parurent de 1834 à 1837. Ils contiennent les romans les plus typiques et les plus célèbres de Balzac – alors que les Scènes de la vie privée commencées par Balzac à ses débuts de 1830 sont quelquefois un peu disparates, les Scènes de la vie de province mises en chantier quatre ans plus tard ont beaucoup plus d’utilité – elles sont définies par quatre critères : D’abords elles s’opposent aux Scènes de la vie privée parce que celles-ci signalent les écueils auxquels la jeunesse est exposée par la vivacité de ses engouements, tandis que les Scènes de la vie de province montrent les calculs de l’âge mûr. Puis elles décrivent un milieu dans lequel l’organisme social, menant une vie végétative, accumule des forces matérielles et morales, des forces réparatrices dont les Scènes de la vie parisienne montreront la dissipation. Ensuite, contrairement aux destinées agitées qui sont représentées dans les Scènes de la vie privée ou les Scènes de la vie parisienne, la province offre le tableau d’existences immobiles, apparemment sans événements, dans lesquelles les ambitions étaient secrètes, les manœuvres dissimulées. Ce sont des petits faits qui attestent seuls des passions qui couvent sourdement dans le silence. Pour faire sentir ces mouvements secrets, le romancier doit donc faire comprendre l’importance de détails qui paraissent infimes et qui trahissent, en réalité de graves désordres ou de graves souffrances.

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           Chaperon

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              Goupil

L’histoire  Ursule Mirouët n’appartient à aucune des catégories représentées soit par « la montée » des provinciaux vers la capitale ou, au contraire, les raids des Parisiens sur la province. C’est une histoire circonscrite à la petite ville de Nemours où un vieux médecin philosophe est venu chercher le repos de sa vieillesse. Il est très riche, il est très savant, il est membre de l’Institut. Nemours est le pays de son enfance. Sa fortune est guettée par ses nombreux parents qui supputent déjà comment ils se partageront son héritage. Au grand dam des héritiers, il a recueilli et adopté une orpheline, qui est sa pupille, seule, fragile, sans défense. L’originalité de cette intrigue consiste en la description du tissu social de Nemours, décrit par des héritiers sans scrupules qui fomentent un complot pour déshériter Ursule et s’approprier ainsi tous les biens du docteur. Les alliances familiales (mariages entre cousins de la petite bourgeoisie de Nemours) donnent comme héritiers du bon docteur : les Crèmière qui ont le monopole des moulins; les Minorets qui occupent les tanneries; les Massins qui s’adonnent au commerce; les Levrault qui exploitent les fermes ; les Minoret-Levrault ; les Levrault-Minoret). Ces familles sont encore renforcées par des parents ou enfants ayant des charges juridiques et autres fonctions qui forment en province une trame sociale serrée et solidaire. Cette dictature locale exercée par une parentèle qui occupe tous les conduits par lesquels passe la vie sociale et en particulier la gestion et la transmission des fortunes se tisse dans cette intrigue autour des notaires, des avocats, du greffier du juge de paix, des marchands de biens, du maître de poste, de l’officier de gendarmerie, tous héritiers du docteur Minoret (voir dénominations ci-dessus) et qui, de par leur position, vont en contrôler tous les agissements. Ces « crimes cachés » qui échappent la plupart du temps à la loi sont causes de nombre de destructions de testaments. C’est ici le ressort de l’action : A la mort du docteur, l’un des héritiers, le maître de poste, subtilise le testament du médecin par lequel sa pupille Ursule était désignée comme sa légataire universelle. Déshéritée, Ursule se réfugie avec sa nourrice dans une petite maison sans prétention qu’elle meublera simplement avec goût et qu’elle saura rendre agréable. Malgré sa pauvreté, les qualités de cette belle et admirable fille continueront à attiser la jalousie des héritiers. En butte à leurs persécutions et aux manigances inspirées par le coupable et son complice (le maître de poste et Goupil), Ursule reçoit des lettres anonymes. Harcelée de calomnie et de chantage la jeune fille dépérit. L’innocence finira par triompher. Soutenue par l’amour de Savinien et par les amis du docteur. Aidée aussi par des rêves prémonitoires et sur les soupçons nourris par l’attitude coupable de Minoret-Levrault qui, sans raison apparente, essaie de racheter sa mauvaise conduite en offrant de fortes sommes à Ursule – celle-ci finira par rentrer dans ses droits et par trouver le bonheur qu’elle mérite. Elle épouse Savinien qui fait une belle carrière dans la marine et vit heureuse dans son château du Rouvre.

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         Madame de                   Portenduère

Paris, juin-juillet 1841

Les personnages  Valentin Mirouët : Claveciniste et facteur d’instruments, décédé en 1815, d’où une fille légitime Ursule, épouse de Denis Minoret, d’où deux enfants morts en bas-âge : un fils naturel, Joseph, né d’une liaison extra-conjugale qui meurt en 1814 et qui laisse une fille, Ursule, née en 1814, adoptée par son oncle Minoret. Le docteur Denis Minoret : Médecin fortuné, philosophe et savant, époux d’Ursule, fille de Valentin Mirouët, morte en 1793. Joseph Mirouët : Fils naturel de Valentin Mirouët, Joseph s’enfuira avec une jeune fille en Allemagne. Il finira par épouser une fille d’Hambourg et ruiné par un train de vie inconsidéré rentrera en France ou sa femme mourra en couches laissant une petite Ursule. Il ne survivra pas à la perte de sa femme. Le bon docteur adoptera la petite Ursule qui deviendra sa pupille. Ursule Mirouët : Nièce du docteur Denis Minoret. Devenue orpheline, elle est adoptée par le bon docteur. Elle épousera Savinien de Portenduère. La Bougival : Antoinette Patris, nourrice d’Ursule et veuve de Pierre (sans nom de famille) sera appelée « La Bougival » Goupil : Premier clerc de M. Crémière-Dionis, notaire de Nemours – Crapule notoire Mme de Portenduère : Mère de Savinien issue de la haute noblesse et dont les valeurs et la moralité qui découlent de ses origines en font une femme opposée à l’alliance de son fils avec Ursule, fille de bourgeois. Savinien de Portenduère : Fils de Mme de Portenduère – noble sans fortune qui s’enrichira dans la marine. Le curé Chaperon : le curé de Nemours – ami du docteur et d’Ursule. Minoret-Levrault : le maître de poste et subtilisateur du testament relatif à Ursule. Zélie Levrault: L’épouse du maître de poste qui voue une jalousie et une haine féroces à l’encontre d’Ursule. Désiré Minoret-Levrault : Fils de Zélie et du maître de poste, étudiant en droit – enfant gâté tyran et boute-en-train de Nemours. Monsieur de Jordy : Capitaine, ancien professeur de l’école militaire – ami du docteur et d’Ursule. Monsieur Bongrand : Juge de paix à Nemours et ami du docteur et d’Ursule. Monsieur Massin : Greffier – propriétaire de son propre greffe. Madame Massin : cousine de Minoret-Levrault, le maître de poste. Monsieur Crémière : Percepteur des contributions de Nemours. Madame Crémière : Epouse du percepteur, vaniteuse, cupide et dans l’attente de l’héritage de l’oncle pour se donner du genre et orner son salon et y recevoir la bourgeoisie et être l’égale de la notairesse, Mme Crémière-Dionis qu’elle admire et jalouse. Massin-Levrault junior : Greffier de la Justice de Paix. M. Crémière-Dionis : Notaire de Nemours – associé de Massin pour racheter à vil prix les biens des paysans endettés. Le marquis du Rouvre : Noble endetté qui sera contraint de vendre son bien au maître de poste – celui-ci reviendra finalement à Ursule. Les héritiers collatéraux du docteur : Minoret-Levrault et sa femme, M. et Mme Massin-Levrault-junior, M. et Mme Crémière-Crémière.

1) Source analyse/histoire : Préface recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine (tome VII) publié par France Loisirs 1985 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac.

2) Une partie de la généalogie des personnages s’inspire de l’ouvrage de Félicien Marceau « Balzac et son monde » Gallimard.

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