Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Histoire des treize – Ferragus

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac IXe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1877)

Scènes de la vie parisienne

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Ferragus, chef des dévorants

HISTOIRE DES TREIZE Roman en 3 épisodes sous les titres : Ferragus, La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d’or  

FERRAGUS        

Analyse de l’oeuvre L’Histoire des treize est la première des scènes de la vie parisienne. Cette division célèbre de La Comédie Humaine a une date de naissance. Bien que les deux premiers épisodes de l’Histoire des treize aient paru en mars 1833, c’est seulement à la fin de l’année, en décembre 1833, que les Scènes de la vie parisienne firent leur entrée dans la nomenclature de Balzac. Il signa à cette date avec Mme Vve Béchet un traité qui rassemblait sous le titre général d’Etudes de mœurs du XIXe siècle toutes les œuvres descriptives qu’il avait publiées à cette date et celles qu’il comptait y joindre. Cette première présentation des œuvres de Balzac était divisée en trois séries : Les Scènes de la vie privée, les Scènes de la vie de province et les Scènes de la vie parisienne. Chacune de ces divisions devait comprendre quatre volumes in-8°. Balzac n’avait pas écrit une seule Scène de la vie parisienne (à l’exception des deux épisodes de l’Histoire des treize) lorsqu’il signa intrépidement cet engagement. Cela n’avait pour lui aucune importance. Il put faire paraître un des quatre tomes promis dès le mois d’avril 1834, simplement en baptisant Scènes de la vie parisienne un certain nombre des nouvelles qui avaient paru précédemment sous la rubrique Scènes de la vie privée. Ce transfert n’est qu’un spécimen , entre beaucoup d’autres, des méthodes de travail de Balzac. La signification des Scènes de la vie parisienne a été expliquée par Balzac dans l’Introduction aux études de mœurs au XIXe siècle, qu’il fit écrire, en 1835, par son ami Félix Davin. Il les décrit comme une suite de romans dramatiques dans lesquels sont représentés le cynisme et l’avidité qui règnent dans les grandes agglomérations humaines : « Ici, les sentiments vrais sont des exceptions et sont brisés par le jeu des intérêts , écrasés entre les rouages de ce monde mécanique : la vertu y est calomniée, l’innocence y est vendue, les passions y font place à des goûts ruineux, à des vices, tout se subtilise, s’analyse, se vend et s’achète ; c’est un bazar où tout est coté ; les calculs s’y font au grand jour et sans pudeur, l’humanité n’a plus que deux formes, le trompeur et le trompé… » Et Balzac faisait préciser au même endroit que les Scènes de la vie parisienne montreraient surtout des vieillards, c’est-à-dire des hommes dont les passions invétérées sont devenues des obsessions exigeantes, des idées fixes auxquelles on est prêt à tout sacrifier. Il y avait évidemment une contradiction à transférer parmi les Scènes de la vie parisienne des Scènes de la vie privée qui avaient été primitivement destinées à montrer les fautes que les jeunes gens commettent par légèreté au début de leur vie. Cette contradiction ne nous montre pas seulement la désinvolture de Balzac, elle nous avertit aussi que Balzac n’a imaginé que deux ans plus tard le caractère véritable des Scènes de la vie parisienne qu’il s’était engagé à faire sans savoir quel serait exactement leur contenu. En réalité, c’est en écrivant le Père Goriot, en 1834, que Balzac a compris ce que devaient être ces Scènes de la vie parisienne. Picture 2 L’Histoire des treize, première des Scènes de la vie parisienne, ne correspond nullement, en tout cas, à la définition que Balzac devait donner en 1835 de cette série. Elle n’en est pas moins « une ouverture » significative de ces Scènes. Car elle est d’abord une présentation de Paris. L’Histoire des treize révèle « les mystères de Paris ». Par le sujet pour commencer. C’est l’histoire d’une maffia : treize hommes qui par leur égoïsme, leur audace, leur discipline et en observant, comme toute maffia, la loi du silence, l’omerta, arrangent des carrières ou des fortunes, imposent des châtiments, exécutent des vengeances. Balzac se donne beaucoup de mal, il écrit même toute une préface, pour informer ses lecteurs que de telles organisations ont existé : en réalité, il veut surtout les persuader qu’ils ne savent rien des sous-sols secrets de la société parisienne, de ces coulisses dans lesquelles l’auteur va les faire pénétrer. Mais, en outre, cette exploration va leur montrer aussi qu’ils ne savent pas voir : ils sont des promeneurs aveugles. Il y a à Paris, à chaque instant, des énigmes dont le sens leur échappe, des passants qu’ils ne reconnaissent pas, et surtout des cavernes, toutes sortes de cavernes à côté desquelles ils passent chaque jour sans les soupçonner. Et Balzac les fait pénétrer dans ces cavernes, la loge d’une portière, une mansarde qui est un refuge, une garçonnière du luxueux quartier Saint-Lazare qui est un sérail inaccessible mieux gardé que celui d’un sultan. C’est à ce moment aussi que se constitue chez Balzac un vocabulaire spécial qui lui servira plus tard à caractériser la faune parisienne. ( voir Splendeurs et misères des courtisanes tome III)

FERRAGUS – Chef des dévorants Dans le roman relatif à Ferragus, Balzac compare ses voltigeurs de la fortune aux corsaires que Lord Byron avait célébrés dans ses poèmes. Byron avait fait du corsaire un héros romantique, à la fois un révolté et un aventurier qui cherchait à échapper par une vie dangereuse à l’existence plate et conventionnelle de la jeunesse anglaise à l’époque de la dynastie hanovrienne. Balzac transforme ces ennemis des convenances en ennemis des lois. Il transpose ces « insoumis » dans la vie parisienne. Il en fait des vengeurs, puis des cyniques, qui s’étant mis au-dessus des lois pour punir, s’y maintiennent par leur union. D’où cette image mentionnée pour la première fois dans la préface de l’Histoire des treize, celle des « flibustiers en gants jaunes et en carrosses » qui deviendront bientôt ces « corsaires en gants jaunes » si souvent cités dans La Comédie Humaine. Une autre caractéristique de ces « vies d’opposition » est également posée pour la première fois dans cette même préface. C’est la référence qui est faite « à l’union sublime de Pierre et de Jaffier » dans la Venise sauvée d’Otway. Balzac avait, depuis longtemps, une grande admiration pour cette pièce de Thomas Otway, un célèbre dramaturge anglais du XVIIe siècle. Il la cite déjà dans sa Physiologie du mariage et encore dans La peau de chagrin. Mais c’est la première fois qu’il signale, comme l’image la plus frappante de cette tragi-comédie, cette union fraternelle entre deux hors-la-loi qui lui paraît un des pactes les plus beaux et les plus solides qui puissent exister entre les hommes. Elle est pour lui le symbole des « vertus particulières », des gens jetés hors de l’ordre social, elle met en relief « la probité des bagnes », la « fidélité des voleurs entre eux », enfin la « puissance exorbitante » que des hommes peuvent acquérir en fondant leurs forces « dans une seule volonté ». Tout cela doit aboutir, bien entendu, à des scènes dramatiques, Balzac dit même dans sa préface « à des drames dégouttant de sang, des comédies pleines de terreur, des romans où roulent des têtes secrètement coupées ». Cette promesse montre assez la distance qui sépare ces épisodes mélodramatiques de la définition qui sera donnée plus tard des Scènes de la vie parisienne. Cette profession de foi ne fut pas réalisée à la lettre. Il n’y a pas de « têtes secrètement coupées » dans l’Histoire des treize, mais on y trouve, en effet, des drames de terreur. Et surtout, les situations y sont souvent voisines de celles du mélodrame. Le premier épisode Ferragus, chef des dévorants est l’histoire d’un forçat évadé. Bourignard, dit « Ferragus », est le chef des deux grandes organisations de compagnonnage, celle des Compagnons du Devoir, qu’on appelait Dévoirants ou Dévorants, qui s’opposait à celle des Compagnons du Devoir de Liberté, qu’on appelait les Gavots. Ce forçat évadé dispose de ressources immenses, il est reçu dans le monde avec un titre et une fonction diplomatique. Il commandite l’assassinat d’un jeune et élégant baron de Maulaincour qui a le malheur d’apprendre son secret. Cette opération de représailles finit très mal. Elle a pour résultat le désespoir et la mort de la fille adorée du tout puissant Ferragus, qui brisé par cette mort, abdique sa royauté et finit comme une épave à l’hospice des vieillards de Bicêtre. Le plus inquiétant dans ce roman policier, c’est que Ferragus a eu pour complices dans cette opération des hommes que nous retrouverons dans les premiers rangs de la société tout au long des Scènes de la vie parisienne.

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        Madame Jule

L’histoire Ferragus raconte l’histoire d’amour d’un jeune officier, Auguste de Maulincour pour la belle Madame Clémence Desmarets, épouse d’un riche agent de change. Auguste aime Clémence d’une passion dévorante et secrète. Alors que ce dernier se promène dans un quartier peu recommandable de Paris, Auguste est étonné d’y apercevoir Clémence. Surpris par la présence de son adorée dans cet endroit de Paris, il se met à la suspecter sur ses intentions et lui suppose un secret inavouable. Il en est d’autant plus troublé que Madame Desmarets figure comme un modèle d’honnêteté et de grands principes dans le cercle mondain du tout Paris. Retrouvant son idole à une soirée donnée par Mme de Nucingen, il assaille Clémence de sous- entendus relatifs à sa présence dans les bas quartiers de la capitale dans le but de connaître son mystère. Très gênée, Clémence se défend de cette accusation par un déni dédaigneux. Auguste décide de percer le mystère qui entoure la jeune femme en l’espionnant. Peu après, le jeune homme est victime de plusieurs incidents et accidents mettant sa vie en péril. Il finira par découvrir que Clémence rend visite en secret à un homme qui n’est autre qu’un ancien forçat évadé. Auguste rencontre Jules Desmarets afin de le mettre au courant de la relation de sa femme avec cet homme qu’elle cache. Le poison du soupçon s’installe dans le ménage de ce couple qui jusque là s’adore. Il y distille jour après jour de la méfiance, des suspicions ; enfin tous les chagrins fécondés par le terreau de la dissimulation et qui fleurit dorénavant dans la sphère des deux époux. Lorsque Jules découvrira que l’homme que chérit Clémence en secret n’est autre que son père, effectivement recherché par la justice ; il sera trop tard, alors, pour sauver Clémence qui succombera au chagrin de n’avoir pu avouer à son mari son amour paternel, amour caché puisque son père n’est autre que Ferragus, le chef des dévorants.

Les personnages Auguste de Maulincour : Officier à la Garde Royale et fils unique des Charbonnon de Maulincour. Issu de la noblesse par sa grand-mère et élevé par elle, il fréquente le faubourg Saint-Germain. Ferragus : Gratien-Victor-Jean-Joseph Bourignard dit Ferragus XXIII, époux de Mme Etienne Gruget, parents de Clémence. Clémence Desmarets : 1795 – 1819 épouse de Jules Desmarets, agent de change. Enfant adultérin sans fortune, sans état civil, son nom de Clémence, son âge furent constatés par un acte de notoriété publique. Sa mère usurpera l’identité de marraine pour le Monde. Jules Desmarets : Agent de change de Monsieur de Nucingen et propriétaire de son propre bureau d’agent de change. Bel homme, haute dignité personnelle noblesse de cœur. Ida : Séduite et abandonnée par Gabriel-Henri Bourignard, cette jeune fille souffre au travers de cet amour trompé. Femme déshonorée, éplorée d’amour et vivant dans la misère, elle ne supportera pas son bannissement et se suicidera par noyade.   1) Source analyse/histoire : Préface recueillie (Tome XII) d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine publié par France Loisirs 1986 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac. 2) Source des personnages : Encyclopédie universelle Wikipédia.

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