Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

L’enfant maudit

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac XVe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1874)

Etudes philosophiques Picture 1  

L’ENFANT MAUDIT (1831 – 1836)  

Œuvre dédicacée A MADAME LA BARONNE JAMES ROTHSCHILD  

Analyse de l’oeuvre L’enfant maudit est une nouvelle historique, située au début du XVIIe siècle, sous les règnes d’Henri IV et de Louis XIII. Elle est présentée en deux parties. Elle commence comme un roman « noir », un drame de la terreur : une jeune épouse épouvantée, un enfant né à sept mois ; malingre et pâle, que le père relègue sur une plage en bas du château, où il grandit rêveur, poète, frêle, contemplant le ciel et la mer. Un événement imprévu fait de ce fils l’héritier du nom et du titre ducal, il devient un rejeton précieux. Une absence du père permet une idylle : angélisme, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie. Le père, revient avec des idées de duc et une fiancée, s’emporte, tire son épée : l’émotion est trop forte et tue l’enfant maudit. L’histoire de la rédaction explique cette œuvre singulière. François Germain qui en a étudié le manuscrit pense qu’elle a été commencée en 1825 et qu’elle s’apparente aux romans de jeunesse de Balzac. D’autres parlent même de 1822. Cette date explique le lieu, l’époque, l’atmosphère. La première partie parut en 1831 dans la Revue des deux mondes : Balzac publiait alors ses Romans et contes philosophiques : l’enfance solitaire de « l’enfant maudit », ses dons, ses visions, son entente avec la nature, son instinct des correspondances invisibles ressemblent au portrait que Balzac fera peu après de Louis Lambert. La seconde partie paraît en 1836 dans La Chronique de Paris : Balzac est pressé, doit fournir de la copie à cette revue qui en dévore beaucoup. Dans une lettre à Mme Hanska il déclare que cette seconde partie a été écrite en une nuit. Ces conditions de la rédaction expliquent les invraisemblances de l’intrigue où les facilités que se donne l’auteur, le style même, irritant par ses effets littéraires et sa mièvrerie. Faut-il retenir l’interprétation freudienne qu’on a parfois donnée de cette nouvelle, ou plus simplement l’enfance de Balzac, enfant peu souhaité et sacrifié ? Ces exégèses sont plus ingénieuses que convaincantes. La nouvelle se rattache aux contes philosophiques parce qu’elle est le récit d’une mort subite causée par une impression violente. C’est peut-être cela surtout que Balzac avait voulu montrer.

L’histoire L’histoire se situe sous la terreur en 1591, époque à laquelle régnait la guerre civile en France et où les lois n’étaient pas respectées. Les excès de la Ligue et l’avènement de Henri IV, surpassaient toutes les calamités des guerres de religion. Par la rigueur de ses exécutions, le comte d’Hérouville, un des plus emportés royalistes de Normandie maintenait sous l’obéissance de Henri IV toute cette partie de la province qui avoisine la Bretagne. Chef de l’une des plus riches familles de France, il avait considérablement augmenté le revenu de ses nombreuses terres en épousant sept mois auparavant, Jeanne de Saint-Savin, âgée de 18 ans et l’unique héritière de la maison de Saint-Savin. Homme disgracieux et laid, le comte, homme sanguinaire et rustre, est persuadé qu’aucune femme ne peut nourrir de passion pour lui. Cette présomption l’endurcit d’autant plus qu’il hait la beauté et tout ce qui l’accompagne. A cette époque, la légitimité des enfants venant au monde était remise en cause pour les naissances survenant dix mois après la mort du mari, ou sept mois après la première nuit de noces. Tel est le cas de la jeune comtesse d’Hérouville qui donne naissance à sept mois (à compter de la nuit de noces) à un enfant malingre et souffreteux dont la beauté fragile lui rappelle la mère. Dès lors, le comte bannit Etienne, cet enfant qu’il méconnait, d’autant plus, que pèse dans son esprit le soupçon de sa paternité. Le comte d’Hérouville connaît l’amour qui unissait, avant leur union, Jeanne et son jeune cousin pauvre, Georges de Chaverny. L’enfant maudit est donc renvoyé du château pour vivre en paria dans une des dépendances du domaine. Cet enfant caché de tous, isolé, vit uniquement au travers de l’amour de sa mère. La comtesse donne naissance à un second enfant, Maximilien, qui obtient tout l’amour et la protection du comte, ce dernier ayant pris le caractère et les traits du père.

Picture 2

       Hérouville

Jeanne, périra des blessures psychologiques incessamment réactivées par le comte et son exécrable fils, Maximilien. Elle aura soin avant de mourir de confier Etienne à la bonté et à la vigilance du bon docteur Beauvouloir. Maximillien, baron de Livron, meurt lors d’une embuscade. Le comte, âgé et soucieux de perpétuer son nom après sa mort, se rappelle subitement de ce fils détesté, faible et malade. Il se met en devoir de lui trouver une fiancée afin que ce dernier lui donne un héritier. Il ne se doute pas alors que Etienne est amoureux depuis de longs mois de Gabrielle, la fille de Beauvouloir. Tout sera mis en œuvre par le comte pour détruire cette idylle au bénéfice du parti pris par le comte à marier Etienne à l’héritière des domaines d’une branche cadette de la maison de Grandlieu. Devant le refus d’Etienne, le comte se met dans une fureur telle qu’il tire son épée pour tuer Gabrielle et Etienne qui meurent d’effroi. La dernière devise du comte d’Hérouville sera d’épouser Mademoiselle de Grandlieu qui lui donnera l’héritier tant désiré. Paris 1831- 1836

Les personnages Famille d’Hérouville : Un des plus grands noms de France. Au XVIe et XVIIe siècles, cette famille est représentée par : Un cardinal bibliophile ; Le comte, puis duc d’Hérouville, petit neveu du précédent né en 1537 ; Epouse Jeanne de Saint-Savin, née en 1573, morte en 1593, d’où : Etienne, mort en 1617 ; Maximilien, tué en 1617.

Picture 3

           Gabrielle

Veuf, le duc épouse une Grandlieu. D’une liaison avec une courtisane, dite la Belle Romaine, le duc a eu auparavant une fille, qui épouse Beauvouloir. Au XIXe siècle, la famille est représentée par : Un vieux maréchal mort en 1819 ; Une sœur du précédent, vieille fille ; Un fils du maréchal, né en 1796, petit homme malingre ; Une soeur du précédent, Hélène. Beauvouloir Antoine : Famille du XVIe siècle comprenant un rebouteux nommé Antoine, sa femme née Gertrude Marana, et leur fille Gabrielle.  

1) Source analyse/histoire : Préface recueillie d’après le texte intégral des œuvres de la Comédie Humaine (Tome XXIII) publié par France Loisirs 1987 sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac.

2) Source généalogie des personnages : Félicien Marceau  » Balzac et son monde  » – Gallimard.

No Comments
Post a Comment