Balzac La Comédie Humaine Analyse de texte Etude de l'œuvre 100 analyses de texte de la Comédie Humaine de Balzac Description détaillée des personnages Classement par 7 types de scènes 26 tomes étudiés en détail

Le Réquisitionnaire

LA COMEDIE HUMAINE – Honoré de Balzac XVe volume des œuvres complètes de H. DE BALZAC par Veuve André HOUSSIAUX, éditeur, Hébert et Cie, Successeurs, 7, rue Perronet, 7 – Paris (1874)

Etudes philosophiques Picture 1  

LE REQUISITIONNAIRE (1831)    

Œuvre dédiée par Honoré de Balzac A MON CHER ALBERT MARCHAND DE LA RIBELLERIE « Tantôt ils lui voyaient, par un phénomène de vision ou de locomotion, abolir l’espace dans ses deux modes de Temps et de Distance, dont l’un est intellectuel et l’autre physique. » Louis Lambert.       

Le Réquisitionnaire est une nouvelle d’Honoré de Balzac parue en 1831 dans la Revue de Paris. Publiée la même année en volume chez Gosselin, puis en 1832 dans les Contes philosophiques chez le même éditeur. Rééditée chez Werdet en 1835 dans la série des Etudes philosophiques, puis dans l’édition Furne de la Comédie Humaine en 1846, elle paraît de nouveau dans le Constitutionnel en 1847.

Analyse et histoire Les mêmes éléments, l’amour maternel et les prémonitions ont donné dans un tout autre cadre un des contes les plus parfaits de Balzac, Le Réquisitionnaire. Mme de Dey, veuve et mère d’un fils unique, est venue s’installer en 1793 dans une petite ville du Cotentin, à Carentan, pour éviter la confiscation et la vente des biens qui sont l’héritage de son fils. Le fils a vingt ans, il a émigré, il sert dans l’armée des Princes. Elle mène une conduite prudente, s’est acquise la sympathie de tout le monde, reçoit chaque soir les notables du bourg, même ceux que la Convention a chargés de la répression. Un jour, un message lui apprend que son fils a fait partie du débarquement de Granville, à quelques lieues de Carentan, qu’il est prisonnier, qu’il s’attend à être fusillé, il lui désigne trois nuits pendant lesquelles il pourra se rendre à Carentan pour s’y cacher, s’il parvient à s’enfuir. Dans cette situation, elle doit faire attention à tout. Elle se dit malade, on en parle. Des petites choses, des soins inhabituels, attirent l’attention : la servante achète un lièvre, on se demande pourquoi. Ses amis l’avertissent, la mettent en garde : le troisième soir, elle affecte d’être mieux, elle reçoit. On commence cette troisième nuit au milieu de ce suspense, entretenu par l’heure, enveloppé de silence. La nuit tombe vite, on est en décembre. A huit heures du soir, un réquisitionnaire, on appelait ainsi les jeunes mobilisés qui rejoignaient leurs corps, se présente à la mairie pour être logé. Le maire croit tout comprendre, lui donne un billet pour la maison de Mme de Dey. Le réquisitionnaire arrive, personne ne dit mot. Mme de Dey ne le voit pas, on lui donne la chambre préparée pour le fils. Les invités tardent à partir, elle tremble, se croit perdue. Puis elle comprend que ses amis jacobins ne diront rien, jusqu’au matin. Quand tout le monde est parti, elle monte à la chambre qu’elle a fait réserver, joyeuse, sauvée : elle trouve un jeune inconnu. Elle ne dit rien, frappée comme par la foudre. Le lendemain matin, on la trouve morte dans sa maison. Cette même nuit, son fils venait d’être fusillé. C’est admirable, saisissant : une angoisse créée par des riens, la tragédie révélée tout à coup par un visage inconnu. C’est un document, dit Balzac, sur « les sympathies qui méconnaissent les lois de l’espace », un exemple de prémonition, en somme. Cette signification rattache ce conte aux enquêtes qui forment la matière des Romans et contes philosophiques. C’est aussi un exemple du « foudroiement » causé par une révélation soudaine, par l’écroulement subit de l’espoir, par le miracle qui ne se produit pas : autre thèse centrale des Etudes philosophiques. Nouvelle écrite par l’auteur à Paris, février 1831

Les personnages Famille de Dey : Comtesse de Dey ; veuve réfugiée à Carantan – née en 1755 et morte en 1793. A un fils Auguste émigré et fusillé en 1793.   1) Complément de notes : Encyclopédie universelle Wikipédia. 2) Source analyse/histoire : Préface extraite du 24ème tome de La Comédie Humaine éditée chez France Loisirs en 1987, d’après le texte intégral publié sous la caution de la Société des Amis d’Honoré de Balzac, 45, rue de l’Abbé-Grégoire – 75006 Paris. 3) Source généalogie des personnages : Félicien Marceau « Balzac et son monde – Gallimard ».

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